Présidentielles - "Mme la République, il me traite !" - Sarkozy ? Hollande ? Le plus nul va-t-il l'emporter ?

Dans le dernier numéro de M, le magazine du Monde, le journaliste Philippe Ridet, qui précise qu'avec Sarkozy  il n'y a jamais de "off",  raconte que le 7 mars 2012, le président l'attrape par la main, l'entraîne dans un coin et lui assène avec certitude : "Je vais gagner, je vais même te dire pourquoi. Il n'est pas bon, et ça commence à se voir. Hollande est nul ! Il est nul, tu comprends ? Royal, on peut en dire ce qu'on veut, mais elle avait du charisme. Bien sûr, tu gardes ça pour toi."

Sarkozy ne s'en rend sans doute pas compte, mais en traitant ainsi Hollande de nul, et avec l'intention que ça se sache,  il fait aussi savoir que le plus nul n'est certainement pas celui auquel il pense.

En effet, si Hollande est nul, comment qualifier l'homme qui - après cinq ans de campagne aux frais des contribuables et tous les moyens de l'État à sa disposition - arrive au mieux (à la marge d'erreur près, environ 3,3%)  à rivaliser de nullité avec son adversaire, si l'on en croit les sondages de premier tour, qui lui sont consacrés.

Si Hollande est si nul, si ça se voit tant, s'il manque à ce point de charisme, qu'est-ce qui se voit tant chez  notre président, qu'est-ce qui lui manque à un tel point que les Français, (d'après les mêmes sondages, pourtant réalisés par des instituts qui ne sont pas la propriété de fanatiques de gauche),  ont l'intention de fêter le 6 mai, en l'aidant à se faire écraser par le nul à 46% contre 54% !